Icones de la splendeur Valérie Rose
Valérie ROSE


Interview Radiophonique RCF – antenne de Nice



Emission enregistrée et animée par Frère Didier à l’Evéché de Nice – Invitée : Valérie ROSE

 

Diffusion  

 

Jingle

 

Valérie ROSE, bonjour. Merci d'avoir accepté de venir en ce studio de RCF Nice Côte d'Azur. Je vous ai invité pour parler d 'icônes. Vous m'avez confié lorsque je vous ai invité que vous avez travaillé dans l'univers de la communication et que vous alliez vivre aujourd"hui une première :celle de vous trouver derrière un micro pour un entretien radiophonique. Valérie , pouvez-vous nous partager l'itinéraire qui vous a amené à apprendre l'art d'écrire des icônes?

 

Réponse :

Egalement un grand merci, Frère Didier, de m’accueillir à travers cette fenêtre radiophonique consacrée, aujourd’hui à l’Art Sacré, qu’est l’Art d’écrire des icônes.

Elevée en banlieue parisienne, j’ai découvert la religion catholique par ma mère, originaire de la Région Poitou-Charentes à fort ancrage rural et respect des traditions. C’est là, que j’y ai découvert les premières images religieuses à travers le catéchisme et la messe du dimanche.

Ces représentations picturales m’ont toujours touchées, mais à l’époque je ne connaissais pas la différence entre l’Art religieux et l’Art Sacré.

Mon parcours professionnel, construit dans l’univers de la Presse Quotidienne Régionale autour de la commercialisation de solutions de communications m’a fait vivre dans différentes régions de France pour m’amener, dans les années 90, jusqu’à Nice et intégrer le journal local Nice-Matin.

J’y ai rencontré plus de 15 ans plus tard, Marianne Hervy, enseignant l’Art de l’Icône à l’atelier Saint-Michel installé, à l’époque au Monastère des Clarisses, à Cimiez.

 

 

Il est de tradition d'employer l'expression écrire une icône au lieu de peindre une icône. Pouvez-vous nous en donner la raison?

 

Réponse :

Vous avez raison, Frère Didier, on utilise souvent  l'expression "écrire une Icône" en y ajoutant une petite pointe de mystère et il est vrai que depuis plusieurs années, l’habitude semble définitivement avoir été prise d’utiliser le verbe “écrire” pour signifier la réalisation d’une Icône.

 L’expression « écrire une icône » vient du mot « iconographie » qui signifie « image et écriture ». Cela  tient, en réalité, au fait que le terme grec (ancien) graphein signifie “écriture”. Cela ne doit pas nous faire oublier que le sens de “graphein” s’applique à tout ce qui est issu de la réflexion, prolongée par la main.

Notre langue (française), n’a parfois pas la possibilité, d’inclure certaines subtilités ou extensions et c’est pourquoi le mot  ''iconographie'' n’implique pas plus le sens littéral « d’écriture »  que photographie, scénographie, et vidéographie, par exemple.

Selon moi, les deux expressions, écrire ou peindre, peuvent être utilisées, sans nuire à cet Art magnifique, compte tenu que son apprentissage s’apparente à l’enseignement même du Christ, la Parabole, qui a recours aux images, ouvrant ainsi un champ d’investigation propre à la pédagogie spirituelle.

 

 

Pause musicale

 

 

 

 Il ne peut y avoir d'apprentissage ou de transmission sans enseignant ou sans maître. Pouvez-vous nous parler de votre maître, de votre enseignante? Comment s'est passé la rencontre entre l'élève et le maître?

 

Réponse :

Un double coup de foudre : celui de ma rencontre avec Marianne et celle de la rencontre avec l’Icône, en tant qu’Image Sacrée.

Tout d’abord Marianne. En 2009, je me suis présentée à l’Atelier Saint-Michel, installé au Monastère des Clarisses où elle enseignait depuis 20 ans auprès d’élèves de tous âges, confessions et talents. Dans une ambiance conviviale et bienveillante, Marianne m’a offert une planche « d’apprenti débutante » et j’y ai écris ma 1ère icône : La Vierge de tendresse, pour mon fils

Marianne a consacré toute une Vie au service de l’Icône, et le transmet, encore aujourd’hui dans la même Joie et dans la Tradition Orale, que l’on soit débutant ou peintre confirmé.

Et bien entendu, ce fût la découverte de l’Icône, en tant qu’œuvre d’Art mais surtout  en tant qu’Image Sacrée de la religion Chrétienne.

Par l’Icône, chacune ou chacun entre dans une Quête Spirituelle, par le long processus pictural de sa réalisation et l’anonymat de celle ou celui qui la peint.

Ce point est très important, c’est la Sacralité de l’Icône qui la rend différente d’une Œuvre d’Art.

 

Quelles sont les étapes obligées pour apprendre à écrire une icône?

 

Réponse :

La pratique de la peinture des Icônes remontent à l’Antiquité. Elle s’est développée en Basse-Méditerranée, en Moyenne-Egypte, puis à Byzance. Par les Balkans et avec la conversion des Chrétiens, cette pratique est passée en Russie où elle a connu un essor exceptionnel. Les techniques et les canons de représentations sont déterminés et précisés par le dogme.

Le procédé s’est imposé dès les premiers siècles de notre ère, en utilisant des pigments naturels de couleur, délayés dans de l’eau additionnée d’un liant : le jaune d’œuf C’est la technique «  a tempera ». De-même les procédés de dorure et de finition sont les même que celles des œuvres datées du VIème siècle. La peinture est appliquée, en commençant par les vêtements, les paysages naturels, les mains et les visages viennent en dernier. Toutes les  teintes sont symboliques : elles vont du plus sombre vers la Lumière, de l’Ignorance vers la Connaissance.

C’est un processus exigeant qu’il faut arriver à honorer avec respect et humilité, dans une pratique sérieuse et constante.

 

J'ai cru entendre qu'une icône ne peut s'écrire que dans le jeûne et la prière. Ces deux conditions sont-elles essentielles et toujours nécessaires?

 

Réponse :

Autrefois, dans les Monastères et Ateliers, le Maître ouvrait les travaux par la Prière de l’iconographe. Cette tradition, transmise depuis des temps immémoriaux, synthétise l’exigence de cet Art, la Grâce du Don, et perdure encore de nos jours dans les Instituts de Théologie, Ateliers et Monastères enseignants encore l’art de l’Icône.

Quant au Jeûne, il est de tradition, mais semble-t-il encore pratiqué dans la Vie monastique et erémitique. Les laïcs, comme moi n'y sont pas tenus.

La fidélité dans la Transmission (étymologiquement Tradition) inclus la quête spécifique de l’iconographe envisagée comme ministère. Chaque disciple y découvre, par la pratique, une voie qui lui est propre. C’est en quoi l’Icône, est pour moi, une Prière, un temps d’effacement, où chaque coup de pinceau est comme un grain de chapelet, une méditation, un dialogue silencieux avec Dieu.

 

 

Comment choisissez-vous l'icône que vous allez écrire?

 

Réponse :

Je crois que c’est elle qui me choisit !

C’est une émotion qui surgit, soit en voyant une icône dans un Musée, comme par exemple au Petit Palais à Paris qui possède le plus important fonds public d’icônes chrétiennes grecques et russes, soit en effeuillant les pages d’un livre consacré aux icônes occidentales ou orientales.

Ensuite, c’est un état de Joie permanent à la réaliser, un jaillissement de l’Icône en moi. C’est une intimité difficile à décrire et qui touche au Divin. C’est le même effet pour celle ou celui qui contemple l’Icône et qui se sent bouleversé.

Je crois que l’Icône porte en elle son propre mystère et s’actualise dans notre quotidien. Elle nous transmet, au-delà des symboles et des traditions, un élan infini d’Amour, en nous accompagnant et en nous soutenant dans chacune de nos Vies.

 

 

  Pause musicale 

Valérie ROSE, vous allez exposer du lundi 24 au dimanche 30 décembre dans l'espace artistique des Dominicains. Pouvez-vous nous dire et votre état d'esprit et ce que vous allez exposer?

 

Réponse :

C’est une Joie immense de pouvoir faire découvrir et partager, dans cette période de grande Fête liturgique de la Nativité, des interprétations d’icônes emblématiques, réalisées dans la tradition monastique, et issues des écoles russe, crétoise et grecque.

Les Icônes présentées sont celles de Marianne Hervy et moi-même.

 

 

Dites-nous en conclusion les horaires de cette prochaine exposition et son adresse?

Réponse :

L’exposition se tiendra du lundi 24 au dimanche 30 décembre à la Galerie des Dominicains, au 9 rue Saint- François de Paule à Nice (en face de l’Opéra et près du Cours Saleya) avec de grandes plages horaires de 9h à 19h sans interruption.

                                                                                   

Musique en sourdine jusqu'à la fin

Valérie ROSE, merci d'être venue en ce jour nous parler de l'art de l'icône. Notre prière vius accompagne pour la suite de votre chemin d'icônographe au service de la beauté et de la prière.

 

 Chers auditeurs, vous êtes bien sur les ondes de RCF Nice Côte d'Azur 96.6. et sur Cannes 96.8. Je vous souhaite de vivre de bons moments sur les ondes de votre radio préférée. La joie se partage.

          Vous pouvez nous retrouvez en podcast sur www.rcf.fr

 


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